Une vieille amie a fait son coming out : elle est de droite. Elle ne se limite pas à voter pour l’UMP. Elle milite, distribue des tracts, elle apprécie activement Nicolas Sarkozy, elle s’engage dans la campagne municipale de son parti, elle exprime un dégoût sans fond dès qu’elle évoque un socialiste. Sur les réseaux sociaux, elle étale une haine intacte vis-à-vis de François Hollande.
J’ai passé avec elle plusieurs soirées délicieuses. Elle cuisine admirablement et, quand elle vous invite, elle met toujours les petits plats dans les grands. Nous parlons politique. Elle n’imagine pas une seconde que François Hollande puisse être réélu en 2017. Elle est même certaine qu’il ne sera pas présent au second tour des élections présidentielles.
Nous en venons à faire un pari. C’est moi qui lance le pari : je t’invite chez Bocuse si Hollande ne passe pas le premier tour. Elle relève le pari. Elle m’invite chez Bocuse si Hollande se retrouve au deuxième tour.
C’est un pari onéreux, car la personne qui perdra devra débourser 500 euros. Mais c’est un pari gagnant-gagnant, car dans tous les cas, mon amie de droite et moi nous ferons une bouffe mémorable.