Les studios de la Radio Télévision Suisse (RTS) se trouvent à Lausanne, près d’un parc qui jouxte le périph’, sur les hauteurs de la ville.
J’y suis allé pour « faire les micros » de mes reportages. C’est moi qui ai voulu me rendre sur place, pour enfin rencontrer les producteurs, animateurs et réalisateurs de l’émission de reportages à laquelle je collabore depuis un an.
La façon de procéder, habituellement, est la suivante : je leur envoie mon reportage par séquences de dix minutes, en les téléchargeant sur un site spécial. Quand les responsables décident de le diffuser, ils confient ces séquences à un réalisateur qui transforme mes sons en un produit fini et audible. Puis le jour de la diffusion du reportage, l’animatrice introduit la chose et propose des transitions entre les différentes séquences. Pour ce faire, quand le reporter est loin, on organise une interview en direct, mais en duplex dans des studios de radio partenaires. L’année dernière, j’avais fait ces duplex chez France Bleu Hérault, à Montpellier.
Cette année, comme il y a un paquet de trois reportages effectués en Californie, je me suis proposé de me déplacer dans la maison mère. J’ai bien fait, ce fut une excellente expérience. Madeleine Caboche, la productrice-animatrice de l’émission Détours, fut charmante avec moi tout le long de mon séjour, ainsi que le furent les autres membres de l’équipe. Avec Carmen et Denis, les réalisateurs, j’ai appris des choses essentielles sur la prise de son et sur la réalité ondulatoire du son lui-même.
C’était un vrai stage de formation pour moi. Je savais qu’être présent, physiquement, dans les studios, enrichirait ma connaissance et augmenterait mes compétences de reporter.
Après ma première journée d’observation, je suis allé me promener jusqu’au centre ville. Dans le parc, on peut monter dans une tour en bois grâce à un escalier à double révolution, comme dans le château de Chambord. Du haut de cette tour, une vue magnifique sur le lac Léman.
Puis les chemins descendent. Lausanne est très agréable pour le piéton. Plus bas, la fondation de l’Hermitage propose une exposition sur l’époque et l’entourage de Diderot. C’était fermé à mon passage.
J’ai descendu les pentes de la ville jusqu’au café où j’avais rendez-vous pour dîner avec Madeleine. Elle me demanda si j’étais bien installé et elle se confondit en excuses de ne pas pouvoir m’héberger chez elle. J’ai prétendu que j’avais réservé une chambre dans un hôtel modeste et que tout allait bien. C’était faux, je n’avais rien réservé, je comptais dormir dans la voiture pour économiser les indemnités que verserait la RTS.
Le lendemain, j’ai continué mon stage d’observation et ai enregistré l’émission en direct, celle qui diffusait mon reportage sur une ferme urbaine au plein cœur d’une ville sinistrée de la baie de San Francisco.
J’adore les ambiances de studio. J’aime la concentration qui s’en dégage, la lumière tamisée, l’équipement technologique qui permet de donner sa plénitude au son.
Je suis ravi d’être là, en compagnie de Madeleine dont je ne connaissais que la voix jusqu’à présent. Sa voix est très reconnaissable, un timbre très spécial. Il y a une magie des voix. La plupart des voix sont monocordes, celle de Madeleine est chatoyante et presque polyphonique. Quand on écoute une voix, des images apparaissent, en correspondance. Quand j’écoute celle de Madeleine, ce sont des fleurs, comme dans un tableau de l’époque de Diderot.
Plus tard, nous avons enregistré d’autres « micros » pour d’autres reportages.
Le timbre de la voix dit plusieurs choses : qui parle, quelle est son humeur, quelle distance avec le contenu des paroles, et d’autres encore.
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