On ne peut pas dire que je me sente encore tout à fait chez moi, mais je suis satisfait de mon appartement. Il est spacieux et son carrelage est assez joli dans son genre oriental.
Dès l’entrée, un immense hall vide nous accueille. On pourrait y loger une famille de migrants. Je me demande ce que je vais faire de cet espace vide (non, je vous vois venir, mais je vous dis non : je n’ai rien contre les migrants, j’en suis un moi-même, mais je n’ai ni le temps ni la compétence de m’occuper d’une famille de réfugiés). Peut-être placer un brûle-encens pour parfumer mes soirées avec le fameux bois de oud que l’on vend dans les magasins d’ici, et qui embaume merveilleusement certains lieux publics.
(Bon, ça va, le sage précaire n’est pas l’abbé Pierre non plus. J’ai été sans domicile fixe pendant plus d’un an, je peux quand même profiter d’un peu de confort, non ?)
De part et d’autre de cette entrée, la chambre d’amis avec ses lits jumeaux et sa petite salle de bains privative, et un salon doté de canapés presque neufs et d’une télévision capricieuse. Autant le dire de suite, j’ai fermé les portes et n’utiliserai ces deux espaces que lorsque je recevrai des amis ou de la famille (mais pas une famille de migrants, sauf si je la vois entre chez moi et la fac). A bon entendeur salut.
Tout au fond de l’appartement, la chambre principale avec son lit King size, pour les folles nuits de galipettes, et sa salle de bains. A l’autre angle de la maison, une cuisine relativement grande, munie d’un réfrigérateur, d’une table, de chaises et d’un petit lave-linge. Dans un coin, une porte donne sur un balcon exigu, peu accueillant, sans autre utilité apparente que de faire sécher le linge – ou de faire dormir un clandestin sans papier. Les fumeurs de clope et de pétards sauront peut-être mieux quel profit en tirer.
Entre la chambre et la cuisine, une troisième salle de bains ! Au cas, je présume, où le sage précaire ne se laverait pas suffisamment, ou que les toilettes viendraient à manquer.
Résultat, je ne sais jamais où prendre ma douche, où faire mes besoins, et je ne retrouve jamais ni ma serviette de bain ni mon dentifrice.
Trop de salles de bain !
Cela ne m’est encore jamais arrivé.
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Très juste, et il ne me resterait plus qu’à investir le grand hall d’entrée. C’est une idée.
Après vérification, cependant, je dois avouer qu’il s’agit d’un lit Queen size, non King.
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Tu peux donc recevoir la reine d’Angleterre.
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« Bon, ça va, le sage précaire n’est pas l’abbé Pierre non plus. » 😀 ça c’est une phrase historique!!!
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