Les Omanais s’avèrent des gens extrêmement courtois, calmes et amicaux, volontiers diserts et débonnaires. On se dit bonjour dans la rue, on se sert la main sans serrer, et on procède aux salamalecs de rigueur quand on se rencontre, se téléphone et se quitte.
Il se dégage de leur comportement quotidien quelque chose de très patient, digne et abordable. Les femmes aussi sont pleines d’allure, elles savent utiliser leurs voiles et leurs robes de manière gracieuse. Elles me parlent sans donner l’impression qu’il est tabou de s’adresser à un homme. Elles parlent et elles marchent lentement, avec une certaine langueur.
La longue robe blanche des hommes n’a rien, finalement, d’un uniforme. Les photographes occidentaux nous fourvoient ; les images véhiculées en Europe ne rendent pas justice à la fluidité et aux mouvances des effets de mode. Chacun trouve le moyen de se distinguer. La coupe plus ou moins serrée de la robe traditionnelle, plus ou moins bouffante, souligne ou corrige le galbe des musculatures et des courbes. Les femmes, bien sûr, savent jouer des couleurs et des silhouettes. Il n’y a rien d’anti-érotique dans ces habits pudiques.
Ici, hommes et femmes se couvrent la tête.
En me promenant dans la galerie commercial de l’hypermarché LuLu, haut lieu culturel et de loisir, je me rends compte que les Omanais mettent la barre haut en termes d’apparence vestimentaire. Le fait qu’ils ne cherchent pas à imiter la mode occidentale est très appréciable. Je m’avise aussi combien une toilette soignée de la part des Occidentaux sera un vrai signe de respect à l’endroit des Omanais.
Nombre de filles qui me croisent jettent un œil sur mes pieds et sourient, voire chuchotent, quand je porte des sandales. Ce sont des godasses pour immigrés bengalis. J’ai peut-être intérêt à porter en toute circonstance des souliers de cuir cirées.
Je m’extasie quelques minutes à un stand de parfum, de bois de oud et d’encens. Les flacons sont admirables. Je les contemple sans m’apercevoir que devant moi une femme plus couverte que les autres attend son mari et pourrait être un peu gênée de se trouver si près d’un étranger. Elle est sublime, autant ses yeux, sa silhouette que tout son habit aux couleurs chatoyantes. Son mari la rejoint et, sans un mot, impériaux, ils s’éloignent sans se toucher. Ils forment le couple glamour de l’hypermarché. Grand, baraqué dans sa robe blanche slim fit, il laisse des cheveux graissés en boucles sortir d’un chapeau brodé plié d’une manière inimitable.
En reprenant mon chemin, une jeune femme passe devant moi avec des accroche-cœurs dépassant de son voile.
Beaucoup, beaucoup d’élégance en ce vendredi soir.
Les chaussures sont révélatrices, en effet.
En Chine, mes collègues de Pékin rivalisaient de beaux souliers de cuir, et j’aimais les chaussons de tissu à semelle de caoutchouc, ce qui leur semblait presque ridicule.
Un élément stratégique, sans nul doute.
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Non, garde tes chip-chips… ça continuera à faire rire les filles et les immigrés bengalis. D’un côté on te pardonnera et tu te feras des amis bengalais de l’autre…
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Je note le conseil Nadine.
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