On demande toujours à Jean Rolin « Pourquoi Britney Spears ? »
Ce doit être usant. On ne demande à personne d’autre, dans cette rentrée littéraire, pourquoi tel personnage, pourquoi tel sujet.
Alors Rolin est obligé de montrer qu’il n’est pas un fan de Britney mais qu’il l’aime bien quand même, et que ce personnage lui permettait d’avoir un angle pour aborder la ville de Los Angeles.
En répondant à ces question, forcément, l’intrigue du livre lui-même, Le Ravissement de Britney Spears (P.O.L., 2011), passe au second plan. Et lorsqu’on en vient à en parler, l’impression donnée est celle d’un recours à la fiction pour la pire des raisons : pour faire le lien entre des éléments narratifs et descriptifs épars.
Je ne vois pas en quoi une star de la variété internationale serait un sujet moins propice qu’un autre pour la littérature.
Citation :
http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/09/01/california-song_1566180_3260.html
De nombreux animaux rôdent aussi dans « Le Ravissement de Britney Spears », citons le léopard des neiges, le buffle, le lycaon, la marmotte bobac, le coyote, le mouflon de Marco Polo, le martinet de Vaux, l’écureuil fouisseur, le pélican, le vautour percnoptère et pas moins de soixante-dix vaches.
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Quand Eric Chevillard rencontre Jean Rolin, en effet, ça parle d’animaux. On ne s’en étonnera pas.
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Je ne résiste pas au plaisir de citer le comique début de l’article de Chevillard, très juste sur les travers des écrivains-voyageurs.
« Qui n’a jamais mangé de la tortue crue au crépuscule sur la rive du Yang-Tseu-Kiang ne sait rien du bonheur d’être en vie. Tel est le genre de considération que l’on est en droit de redouter de la part de l’écrivain qui voyage. Bien souvent, il nous en remontre plus qu’il ne nous en montre et le lecteur cloué dans son fauteuil est supposé n’avoir rien de mieux à faire que le regarder pagayer avec vigueur dans les rapides. Il n’en va pas du tout ainsi avec les livres pourtant très dépaysants de Jean Rolin. »
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Chouette article, merci Coconfucius.
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