Voilà, j’ai terminé ma thèse. Elle est écrite et déposée à l’administration.
C’est une expérience étonnante. Faire relier un petit manuscrit de 300 et quelques pages, censé contenir trois ans et demi de travail assidu. Le sentiment est celui d’un soulagement assez important, et aussi celui de l’incrédulité : j’avais tellement l’impression d’être immergé dans ce gros chantier qu’il est difficile de croire en être venu à bout. Du coup, je me trouve comme à l’issue d’un tour de magie : quelque chose s’est passé, mais je ne sais pas comment c’est arrivé. Je me sens un peu perplexe.
Je ne pouvais pas aller me bourrer la gueule, ce qui était a priori ma tendance naturelle, car je devais enseigner quelques heures à la faculté des langues. Alors, après le boulot, j’ai partagé une bonne bouteille de Bordeaux, que ma directrice de recherche m’avait offerte pour mon anniversaire, avec mes colocataires. La Brésilienne était déjà en goguette, habillée d’une robe minimale, elle s’apprêtait à sortir danser la salsa : elle but quelques verres avec nous en nous racontant les affres de sa vie sentimentale. Rien de tel pour se changer les idées.
Ce matin, à part le mal de crâne dû au vin, le sentiment qui domine est celui d’une confusion généralisée et plutôt heureuse. Il faut se mettre à la place du sage précaire : toute sa vie, il a tâché de passer entre les gouttes, toute sa vie il a théorisé la roublardise pour réaliser des choses « vite fait », « au dernier moment », « par dessus la jambe ». Pour la première fois, le sage précaire a travaillé à fond, et a fait un truc de A à Z, dans les règles de l’art d’une institution reconnue. Je ne prétends pas que la thèse soit bonne en elle-même, mais au moins, le travail a été effectué sans faux-fuyant, sans roublardise.
Tout cela ne doit pas non plus faire oublier l’essentiel : la soutenance. Car terminer sa thèse ne signifie pas qu’on soit docteur. Il faut encore qu’un jury d’examinateurs la lise et l’évalue. Il faut encore venir devant ce jury pour la défendre.
Ce sera le 28 juin. Alors seulement, on pourra dire si oui ou non le sage précaire est un personnage docte.
Congrats, docte précaire!
Je suis heureux de venir sur ton blog le jour où tu fais cette annonce positive. heureux d’être le premier à félicité le sage plein de félicité.
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Bravo pour ce travail d’écriture.
Tu as fait comme le tailleur de Samuel Beckett, c’est-à-dire que tu a pris plus de temps, pour accomplir ton ouvrage, que les six jours de la Genèse, mais c’est de bien plus belle ouvrage.
http://www.leseditionsdeminuit.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=1494
« Mais, Monsieur, regardez le monde, et regardez votre pantalon. »
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Bravo ! Je suis content pour vous.
Une édition électronique de vos ouvrages me faciliterait leur accès.
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Merci de votre intérêt. Il n’y aura d’édition électronique que lorsque la thèse sera publiée. Il faudra donc trouver un éditeur, si la soutenance se passe bien.
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Pas venue depuis un moment..
contente de partager cette grande nouvelle.
Bravo !
jeanne
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Bravo, ça c’est du lourd; avec en même 2 publications, je dis CHAPEAU.
C’est quoi, dans le contexte, ce que tu appelles ta « roublardise »? Je ne te trouve pas tellement « roublard ».
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Ou il a de l’emprunt russe?
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Bravo Cochonfucius, beau jeu de mots.
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what a piece of news!
hosanna! lancez les youyous!
en un mot congratulation.
moi, ça illumine tjs ma journée qd qq1 boucle sa thèse…
alors merci
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C’est vrai que ça n’arrive, en principe, qu’une fois dans une vie…
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Merci Vanessa, tu es adorable.
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Salut mon bon Guillaume
Bravo pour cet accomplissement !Je ne sais pas si les choses se font ainsi entre docteurs mais peut etre pourrais tu mettres en scene a l’occasion de ta soutenance le personnage du sage precaire et voyageur, munis d’un baton noueux, habille en pagne etc …. 🙂
A bientot sur France cuture et bravo encore
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Mon bon Grégoire, c’est une superbe idée. je vais y réfléchir. Tu as dû écouter longtemps France culture avant de m’y entendre, car je n’y ai encore jamais été invité. Mais patience.
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Bonjour,
Je suis en train de terminer ma thèse d’histoire et j’aimerai avoir quelques conseils si c’est possible. Mon sujet de recherche porte sur une congrégation religieuse féminine du XVIIe siècle. Elles sont catholiques, ont une franchise et une grande finesse d’esprit. J’ai longtemps crû que je ne serai pas à la hauteur et que je n’arriverai pas à la finir, comme beaucoup de thésard(e)s. Je suis désormais prête et j’ai le désir de la terminer rapidement pour pouvoir passer à autre chose car elle constitue certes, une très riche et douloureuse expérience (mais c’est aussi l’apprentissage de la Vie) mais aussi, j’aimerai passer à l’écriture en devenant écrivaine.
Merci de me donner quelques ultimes conseils.
Bien cordialement,
Marjorie Dennequin
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Eh bien ma chère Marjorie, je suis honoré que vous vous adressiez à moi pour des conseils, mais que puis-je faire pour vous ?
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