Ce week-end est chargé pour la sagesse précaire.
Il y a bien sûr les élections, et le sage précaire doit se rendre à Dublin pour voter.
Cela tombe bien, Dublin est le lieu du festival littéraire franco-irlandais. Cette année, c’est le thème du plaisir. Des écrivains francophones et irlandais, réunis autour d’une table pour parler du plaisir, cela promet d’être passablement chiant. Mais ce n’est pas de la faute des écrivains, et moi cela me plaît d’aller tendre une oreille, et de traîner mes guêtres, dans un tel événement. C’est toujours instructif, même si l’on n’apprend jamais rien sur le thème choisi. Il y cette année Colette Fellous, René de Ceccaty, Salim Bachy. Cécile Guilbert, qui a écrit un beau livre sur Debord.
Il y aura aussi un entretien avec Seamus Heaney. Enfin, c’est prévu, mais je ne serais pas étonné qu’il y ait des contretemps…
Jérôme Lindon et Chantal Thomas sont aussi au programme, donc du beau monde pour la partie française. C’est assez pour donner envie de se déplacer.
Mais ce week-end ne se limite pas à cela. Il ne faut pas oublier un autre événement, sportif celui-là : la descente de la Liffey en bateau gonflable par le sage précaire! L’objectif est de suivre le courant depuis le pont de Chapelizold jusqu’au phare de Poolbeg.
J’en ferai le récit plus tard.
Mais il est grandement temps d’aller sauter dans un car pour Dublin, muni de ma combinaison aquatique.
James Joyce, cité par Cécile Guilbert :
«Je me moque bien d’écrire.
Je veux vivre.
Je devrais être payé par l’Etat
parce que je sais goûter la vie». I
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« Des écrivains francophones et irlandais, réunis autour d’une table pour parler du plaisir, cela promet d’être passablement chiant » C’est vrai que ça promet d’être chiant, mais pourquoi ? c’est le thème du plaisir ? Le plaisir, c’est nul. Des écrivains qui parlent du plaisir, c’est nullissime. Ce qui serait bien, ce serait de faire un festival littéraire avec des écrivains franchouillards à la MJC de Meaux sur le thème de la frustration, mais je sais pas si il y aurait beaucoup de public.
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Non, ce qui est chiant, ce n’est pas le thème du plaisir, mais le fait même que des écrivains doivent parler collectivement d’un thème. En général, les écrivains n’ont rien à dire de particulier, ils se forcent, ils essaient d’être à la hauteur, par respect pour le public et pour le financeur, mais ils savent bien qu’ils sont décevants.
Mais tu as raison, si on les interrogeait sur la frustration, ils pourraient peut-être nous en apprendre davantage, ça pourrait derrider un peu l’atmosphère.
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