Courir autour de l’étang de Saint-Bonnet est une joie simple que la sagesse précaire recommande à tous ses membres, affiliés ou adhérents.
Il est courant qu’un sage précaire soit gourmand, faible devant les tentations. Pour qu’il admette de courir, il faut lui promettre encore plus de plaisir.
Alors tous les matins, il chausse des runners et va tourner autour de l’étang. C’est un bon terrain de course, avec plusieurs types de terrains, rocailleux, herbeux, goudronnés.
Il traverse des petits bois et grimpe sur des collines qui surplombent l’étang. Il s’agit d’une réserve naturelle avec, paraît-il, des espèces animales tout à fait rares en Europe.
Les seuls animaux qu’on aperçoit, c’est un rapace majestueux, peut-être un faucon, qui plane au-dessus de l’étang.
Pour redescendre vers la ville, le sage jogger traverse une belle clairière où l’herbe est haute, parsemée de fleurs.
En mars et avril, l’herbe de cette clairière était encore basse, mais en mai, quand elle a monté, on pouvait se cacher dans un coin, et disparaître au monde.
Allongé sur le dos, le sage précaire pouvait se mettre torse nu et s’étirer tant qu’il le voulait, sans que personne le voie. Il pouvait faire des pompes, travailler ses abdominaux, avec pour seul compagnon l’aigle, le vautour ou le condor du Dauphiné qui tournoyait au-dessus de la réserve.
Le corps du sportif écrasait l’herbe et aménageait un petit lit. Une cachette d’où il pouvait voir passer les promeneurs et les joggeurs, sans être vu.
Tous les jours, il quittait le sentier et retrouvait sa couche loin des regards. Elle était là, fidèle, intouchée. Personne, dans la ville nouvelle, n’avait pensé à se faire un petit tapis d’herbe, et personne n’avait profité de celui-ci.
De là, en sueur, confortablement allongé dans la campagne ensoleillée, le sage précaire entrecoupait ses efforts par des séances de sieste bien méritées.
Alphonse Daudet :
» [« Messieurs et chers administrés… » a repris le sous-préfet de plus belle ; mais alors, voilà les petites violettes qui se haussent vers lui sur le bout de leurs tiges et qui lui disent doucement : « Monsieur le sous-préfet, sentez-vous comme nous sentons bon ? » Et les sources lui font sous la mousse une musique divine ; et dans les branches, au-dessus de sa tête, des tas de fauvettes viennent lui chanter leurs plus jolis airs ; et tout le petit bois conspire pour l’empêcher de composer son discours.] «
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pécaïre !! heureusement que personne dans la ville nouvelle n’avait pensé à se faire un petit tapis d’herbe dans ce champ…. Quel FOIN cela aurait fait, boudi..!!
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Pécaïre, aucun paysan ne m’a surpris, et en retournant toujours au même endroit, je n’ai pas beaucoup endommagé le foin de mes voisins.
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Je te trouve trop sage & précaire – pourquoi ne vis-tu pas ?
Désamour – (Interface IV)
J’ai du penser trop fort enchaînée au silence
Il est vain mon espoir malgré vos bleus esprits
Désormais embrumés dans ma libre indolence
Je n’use plus mes yeux car hélas j’ai compris
Que l’ivresse du rêve empreint de résilience
Est chargée d’écrits vains dont j’ai tant de mépris
J’avais tout- Surtout toi- et notre ambivalence
Le temps a-t-il voulu que nous soyons surpris
De nos frêles efforts chaque jour chaque étape
Notre envie de s’enfuir dans l’oubli qui nous frappe
Car je n’écrirai plus si c’est trop addictif !
Zarathoustra parlait, je m’en souviens sans cesse
Aujourd’hui tes pensées vont vers cette princesse
Je peux tout endurer sauf ton chagrin captif !
___________________13/06/2014_____
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Écrire et penser
——————
Je sais penser dans le silence,
Sans y employer mon esprit :
N’accuse point mon indolence…
(Ça, je crois que tu l’as compris).
Mais en écrit j’ai résidence
(Dont tu ne dois avoir mépris) :
Tu comprends cette ambivalence,
J’aime des familiers surpris.
Ces quatre ans ne sont qu’une étape
(Et donc, pas besoin qu’on se frappe) ;
Écrire n’a rien d’addictif.
Souvenons-nous de ça sans cesse :
Poésie est notre princesse,
Dont nul ne peut être captif.
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Bravo Curare et Cochonfucius Quel dialogue rimé, très impressionnant. Mais de quoi parlez-vous au juste ? Ces « quatre ans », par exemple, cela fait référence à quoi ?
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Quatre ans de sonnets :
(1) http://www.forum-metaphysique.com/t4592-nuits-de-2010#106887
(2) http://paysdepoesie.wordpress.com/category/sonnet/
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Quatre ans de dialogues versifiés.
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Voilà des plaisirs tout simples qui ne coûtent rien et qui font intensément de bien. Aujourd’hui, beaucoup ont oublié que marcher dans la nature, toucher un arbre, observer une libellule, se baigner dans la mer ou un lac sont des gestes qui suffisent à être heureux.
Depuis des années je lis ce blog sur lequel je suis tombé dessus par hasard un jour. Et j’ai toujours eu l’impression de bien connaître son auteur. Sans doute une question de sensibilité… De sagesse précaire…
😉
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Merci de ce message amical, Mkb. Mais oui, vous avez raison, vous connaissez bien l’auteur de ce blog.
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C’est comme la pluie le sage
Presque 1 drôle de mirage _
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