En arrivant de l’aéroport, vous emprunterez le boulevard Sultan Qabous pour vous rendre à Mascate. Avant d’arriver au centre ville, vous longerez, sur votre droite la plus grande mosquée d’Oman, qu’on appelle en arabe Masjid Al Akbar, et en anglais The Sultan Qaboos Grand Mosque. Inaugurée dans les années 2010, elle est l’un des grands monuments qui témoigneront du règne de Qabous, commencé en 1970.
Curieusement, quand on passe en voiture à côté d’elle, on ne la remarque pas. Etendue sur une parcelle de terre à même hauteur que la route, elle ne se distingue pas par la verticalité, ni par des ornements très visibles de l’extérieur. Est-ce une volonté de sobriété ? L’intérieur regorge pourtant d’ouvrages uniques, réalisés par des artisans de toutes les régions de l’islam. Des mosaïques aux tapis, des chandeliers aux boiseries, la mosquée est splendide, mais vue de l’extérieur, elle ne se détache pas plus – et plutôt moins – que le palais de justice qui lui fait face.
Pire encore, en roulant sur le boulevard, on voit une autre mosquée, au loin, se détacher sur la montagne. Avec sa blancheur élégante, on la croit flottante, comme la basilique de Fourvière à Lyon. Eclairée en bleu la nuit, avec ses coupoles dorées, visible de loin, elle est bien plus impressionnante et plus reconnaissable que la grande mosquée. Est-ce un crime de lèse-majesté ? L’avenir le dira.
En attendant, la Grande Mosquée Sultan Qabous se distingue par sa discrétion. Ses couleurs, ocre jaune et ocre roux, renvoient explicitement à celles des montagnes qui environnent Mascate. Les jardins entourent la moquée sont encore trop jeunes pour que les plantes, les fleurs et les arbres jouent pleinement leur rôle d’animation paradisiaque. Et sa forme extérieure privilégie l’horizontalité à la verticalité, à part un minaret plus haut que les autres, mais qui n’est pas vraiment une oeuvre d’art en lui-même.
Selon moi, rien n’incarne mieux la personne même du sultan que la mosquée qui porte son nom. Extrêmement discrète et pourtant richissime et grandiose. Soucieuse de se fondre dans le paysage mais cachant des trésors pour les fidèles. Tenant un discours subtil, modéré et rassembleur sur l’islam. Réduisant l’influence de la tradition ibadite en s’appropriant des motifs architecturaux sunnites et des décorations en vogue dans le monde chiite.
Salut Guillaume !
J’espère bien que tu vas proposer aux parties intéressées un jumelage entre la basilique de Fourvière et le Mosquée Flottante et Blanche…
Sérieusement, je crois que la tradition ibadite a des effets rassembleurs, non seulement dans l’Islam, mais aussi quant à sa relation à d’autres cultures.
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Merci pour l’article !
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merci
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Merci pour ces info utiles 🙂
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merci pour ces interessantes propositions
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merci pour le partage
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