
Ce mois de mai va passer entièrement sans que j’écrive le moindre billet original sur les jours que nous vivons. C’est que je suis extrêmement pris et n’ai ni le temps de me poser pour écrire, ni la disponibilité mentale pour le faire.
Je mets toute mon énergie dans deux projets qui doivent être terminés fin mai : la rénovation de mon appartement et la rédaction d’un article de recherche. L’un prend tout mon corps, l’autre tout mon esprit.
Écrire un billet de blog, je sais que ça n’a pas l’air difficile. Beaucoup de gens pensent que ça se fait sans effort, sans mise en forme, sans réflexion véritable. Il ne faut pas croire, mes billets m’ont toujours demandé beaucoup d’investissement mental, intellectuel et affectif. Ces temps-ci, j’étais à sec pour le blog, je n’ai même pas vu passer le joli mois de mai.
Rendez-vous compte, je n’ai même pas eu le temps de profiter des grosses chaleurs pour me baigner dans mes rivières et mes piscines naturelles.

Saisi par l’urgence, mon corps me réveille fréquemment à trois heures du matin, ce qui permet à mon esprit de travailler l’article de cinq à sept. Puis la journée se passe à l’appartement qui demande des efforts physiques épuisants. Le soir, nous mangeons légèrement et tombons de fatigue.
Que cela ne soit pas trompeur. Ce que je décris ici me procure une profonde joie. Toute cette fatigue, tous ces efforts, donnent beaucoup de sens à notre vie. Nous voyons, sous nos mains, naître un lieu de vie qui nous ressemble. Parallèlement à cela, j’assiste à l’éclosion sous mes doigts de ce qui deviendra le deuxième volume de Traits chinois/Lignes francophones que je dirige avec mon amie Rosalind Silvester. Je suis déjà très en retard et elle fait preuve d’une patience d’ange.

Aujourd’hui, c’est un grand jour car Hajer et moi serons à même de dormir enfin notre première nuit dans notre chez-nous. L’article lui aussi touche à sa fin. Ce matin, je vais pouvoir l’envoyer à Belfast pour que Ros. le relise. Toute une pression se relâche un peu, ce qui m’autorise à écrire ce petit billet.
Sans effort
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Lecteur, ne crois pas
Que même un petit haïku
Va tomber du ciel !
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un haïku tombant du ciel serait une averse
la pluie est-elle pour autant poème?
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* * *
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Ainsi qu’une ondée
Tombent du ciel ces trois lignes,
Ce n’est pas une oeuvre.
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C’est vrai, et pourtant la productivité de Cochonfucius est incroyable.
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« un grand jour car Hajer et moi serons à même de dormir enfin notre première nuit dans notre chez-nous. »
Un grand jour pour une première nuit….Il est vrai qu’on ne dit pas une grande nuit, sinon pour en souligner la sombre qualité ou l’aspect étoilé.
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On parlait des fameuses Grandes Nuits de Sceaux, de superbes fêtes baroques du XVIIIe siècle.
Ce n’était pas notre intention. Pour moi, dormir enfin chez moi est une frugale fête intime, arrosée d’eau pétillante et de tisanes aux fruits rouges. La musique y est composée non par Jean-Baptiste Matho mais par les merles et rossignols du Parc des Châtaigniers.
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