
J’ai découvert L’arbre sans fin par hasard, en me promenant ou en cherchant ma voiture. Sa devanture rouge et la présentation des ouvrages dans la vitrine ont tout de suite attiré mon oeil. Ma première question en entrant dans la librairie fut de demander si je pouvais prendre une photo.
Ganges est la petite ville voisine du Vigan, sur la route de Montpellier. Ces deux-là sont un peu les soeurs ennemies de la région, de taille similaire, l’une étant dans le Gard et l’autre dans l’Hérault. Hajer et moi y allons généralement pour leur boucher. Les rares fois que nous achetons de la viande, c’est de l’agneau, et c’est chez le boucher marocain que nous la choisissons car elle fait des tajines délicieux.
La librairie, c’était donc une surprise pour moi et j’ai été charmé par elle. J’ai acheté ce jour-là le dernier livre de Philippe Forest que je lis depuis une vingtaine d’année (je lis Forest depuis vingt ans, pas son dernier livre !). Je n’achète pas tous ses livres, je ne suis pas un fan absolu, mais j’ai été très heureux de voir son dernier opus ici. Par la suite, j’ai dévoré son roman au titre énigmatique et j’en ai tiré deux billets de blog, ici et ici. Deux billets car je devais parler de deux choses différentes. Dans l’un je parle de moi et dans l’autre je ne parle pas que de moi.
La librairie est assez petite, on en fait le tour rapidement, et c’est précisément sa force. En quelques minutes, on explore les choix culturels qu’ont faits les deux librairies associées. (Dans Livres Hebdo, j’ai lu qu’il s’agissait de deux amies qui se sont associées pour se lancer dans l’aventure en 2018.) On parcourt une cohérence et on se sent accompagnés. On sent une présence. Ce n’est pas une de ces librairies où l’on trouve un peu de tout sans direction ni inspiration.
Attention à ne pas confondre L’arbre sans fin et l’autre commerce qui s’auto-proclame « librairie ». Cette autre librairie, qui est plus proche de mon boucher préféré pour le coup, n’a aucun intérêt. Inutile d’en parler. Sauf si vous désirez que je vous explique ce qu’est une librairie sans intérêt.
L’arbre sans fin, c’est bien sûr aussi le titre d’un grand roman pour enfants de l’écrivain-illustrateur Claude Ponti. Je n’ai pas parlé avec les deux libraires donc je ne peux rien dire de leur motivation, mais le promeneur se fait une idée assez claire du truc. Elles ont dû adorer ce livre et cherchent à créer dans leur commerce une ambiance un peu similaire à celle de l’histoire de Ponti.
Elles y ont réussi à mon avis : on ressent dans les espaces un certain foisonnement, une espèce de saturation dans les couleurs, de la richesse visuelle et des sensations parfois un peu sombres.
Ganges, haut-lieu de la soie au XIXè siècle, comme tout le Sud où se pratiquait la sériciculture.
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Le monde du livre est inépuisable, comme un grand voyage sans fin.
J’ai connu quelques librairies ainsi et même un couple de jeunes libraires très riches par leur âme. Jour après jour, effleurement gustatif par de telles rencontres. En ce moment, je lis « Le langage des oiseaux de Farid A Din ‘Attar ». Je pense que je vais le relire encore. Une perle !
Merci et vous souhaite d’être heureux avec votre charmante Hajer.
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Merci Béatrice. Belle lecture que celle de Farid Attar. J’affectionne tout particulièrement la traduction « La Conférence des oiseaux ». Je suis certain qu’on pourra trouver à L’arbre sans fin une belle version joliment illustrée.
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Je pense avoir presque lu tout ce qui a été traduit en français de cet auteur. Depuis le mémorial des saints au Livre des épreuves. Belle méditation et profondeur inestimable. L’arbre sans fin… Le périple de l’âme, sans doute… Merci à vous.
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Tiens, oui, qu’est ce qu’une librairie sans intérêt ? Je ne crois pas en connaitre, en fait.
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Bonne question, merci djeannerod. C’est un lieu où le commerçant met exclusivement en rayons des livres « vus à la télé » et quelques best sellers.
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Ce qui présente tout de même un intérêt certain, quand on n’a pas la télé…
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