Je fais très court. Ce diagramme (ou est-ce un schéma ?) résume la situation : dans l’ensemble des oeuvres concernant le voyage, voici à quoi le chercheur précaire fait face. Je pose un copyright sur ce merveilleux schéma que j’ai inventé un jour d’inspiration intense, avec l’aide non moins intense d’une camarade brésilienne qui n’a pas réussi à me faire faire un diagramme plus gracieux.
On voit que les expressions « récit de voyage » et « littérature des voyages » s’excèdent l’une l’autre énormément, et qu’il faut choisir ce que l’on veut étudier, afin de ne pas tomber dans toutes les banalités du type : « s’ouvrir au monde », « sortir du moi », « écriture-monde », « désir de liberté », « grand dehors » qui constituent le fonds de commerce de Michel le Bris et de sa bande de grands voyageurs, sous la bannière étriquée de littérature voyageuse.
On le voit, si on reste sur la littérature des voyages, on se fait écraser par la fiction, c’est-à-dire par les théories qui prennent le récit fictionnel comme le gros truc. Et le voyage, l’espace, le territoire, le déplacement, la description passent au second plan.
Du point de vue de la littérature, on se dit alors que l’expression « récit de voyage » est plus précise et plus étroite, mais on s’aperçoit vite que cela s’ouvre sur un véritable continent, celui des oeuvres documentaires de toutes sortes. Et quand je dis « documentaire », « art », « essai », une immensité cinématographique s’ouvre à soi comme un océan de créations plus riches les une que les autres. Sans parler des voyages scientifiques et des croisements entre les genres, qui sont infinis. Les films de Jean Rouch, par exemple, est-ce de l’ethnologie ? De l’art ? De l’essai ? Une seule chose est certaine, ils sont des récits de voyage.
On comprend pourquoi j’exclus de mes analyses les usages symboliques, métaphoriques ou analogiques du terme voyage. Tout ce qui est voyage entre les classes sociales, voyage dans les théories, voyage dans l’imaginaire, voyage dans le futur, voyage dans le passé, voyage en moi, voyage en toi… Il y a assez à faire avec les créations suscitées par le fait de se déplacer, et d’ouvrir les yeux.
Et puisque vous parlez d’une brésilienne visitez Nísia Floresta Augusta Brasileira: ça vaut le détour.
Abraços.
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Quelle bonne idee !
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Tiens Telma et Louise, voilà deux pseudos bien accordés. J’ai vérifié, ils ne viennent pas du même ordinateur.
Ma camarade brésilienne ne connaît pas Nisia Floresta, pourtant elle est francophone en plus d’être anglophone et est intéressée par les questions du féminisme et des « voix féminines ». Il semble que le Brésil soit trop grand.
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En effet elle a parlé de ces questions au XIXe siècle…
Je ne sais pas mon amie imaginaire Louise, mais mon point de départ c’est la ville de Rio.
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»Tiens Telma et Louise, voilà deux pseudos bien accordés »…oui c’etait fait pour…hi hi hi !
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Et »zones » de Jean Rolin ? c’est dans un petit pourtour de banlieue parisienne que l’on voyage. L’exotisme en loin bien sur.Et pourtant, c’est du voyage pour moi.L’auteur ouvre les yeux justement… Relier obligatoirement »voyages » et »exotisme » est un peu superficiel c’est sur.Quand vous dites : »On comprend pourquoi j’exclus de mes analyses les usages symboliques, métaphoriques ou analogiques du terme voyage. Tout ce qui est voyage entre les classes sociales, voyage dans les théories, voyage dans l’imaginaire, voyage dans le futur, voyage dans le passé, voyage en moi, voyage en toi… Il y a assez à faire avec les créations suscitées par le fait de se déplacer, et d’ouvrir les yeux. ». c’est bien joli bien sur comment ne pas etre d’accord ! Mais je suis sur qu’un jour on vous reprochera dans votre travail de ne pas prendre mieux en compte cette question complexe du voyage symbolique, métaphoriques , analogiques etc…C’est plus dur evidemmentmais c’est la que se joue la question future sur la litterature de voyage, a mon avis, mon humble avis…bonne chance quand meme.
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« Mais je suis sur qu’un jour on vous reprochera »
Pour les reproches, je suis bien équipé, je ne m’en fais pas.
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Vous vous trompez, vous devez lutter.
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Récits de voyages au temps moderne:
http://immigration.blogs.liberation.fr/coroller/2009/05/br%C3%A9silienne-chercheuse-et-ind%C3%A9sirable-en-france.html
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Lutter contre les reproches je veux dire et defendre son sujet.
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