Je vais enfin traverser l’océan Atlantique. Cela fait des années que j’en rêve. Je profite d’un colloque à l’université de Waterloo (Ontario), où je vais donner une conférence sur le récit de voyage parmi les écrivains dits « migrants ».
Je vais donc situer mon petit voyage de deux semaines sous le signe du « tourisme académique ». Voyage payé par une université pour aller dans une autre université, rencontrer des universitaires de tous pays. C’est une forme de tourisme qui en vaut bien d’autres, à parler franchement.
Pour le sage précaire, en tout cas, c’est une forme de voyage hautement exotique. D’ordinaire, il voyage en stop, en bus, en économisant son pécule, en fouinant dans les pays de quoi gagner sa croute. Non, ces voyages d’intellectuels professionnels sont une nouveauté pour lui, et il en faudra de nombreux avant qu’il ne s’y habitue et qu’il devienne blasé.
A grandes lignes, mon passage sur le continent américain me fera passer par trois escales :
1- Montréal où j’arriverai, et d’où je repartirai pour l’Europe.
2- Toronto, près des Etats-Unis, qui n’est pas très loin de l’université de Waterloo.
3- Québec, la ville même, dont on dit qu’elle est le coeur historique du Canada.
Je suis très excité à l’idée d’aller enfin en Amérique. Pour moi, le Canada c’est avant tout l’Amérique, et quand je dis Amérique c’est le nord et le sud réunis. Ce sont les Amériques, le nouveau monde, que Lévi-Strauss a abordé comme une entité unique. D’ailleurs, si l’on y regarde bien, les Indiens natifs ne se distinguent pas spécifiquement entre ceux du nord et ceux du sud, ils ont des mythes et des rites correspondants, comme l’ethnologie l’a montré. Ensuite, les deux Amériques ont été colonisées par des Européens aux mêmes époques, par des procédés très proches les uns des autres.
C’est pourquoi je crois qu’une ville du Canada a plus à partager avec une ville d’Argentine qu’avec une ville européenne.
Pour moi, qui connais un peu l’Europe et l’Asie, je rêve l’Amérique comme un lieu où l’on entretient un rapport spécial à l’espace. L’Amérique est encore très peu peuplée, et l’espace y appelle tout le monde à l’errance, au « cruising », à une mobilité exténuante.
Quelque part dans mon corps, je sens depuis longtemps que c’est peut-être là-bas, en Amérique, que je devrais aller vivre.
Un traité sur le Brésil
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/frank-lestringant.html
tel que le voient Montaigne et nombre de ses épigones.
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Chouette çà ! n’oublie pas les photos… et de saluer Neil Young de ma part (si tu le croises of course…)
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A l’hôtel de Waterloo university.
Good morning sir, what’s your name please?
Wiseman.
Let me see. Arthur Wiseman?
No, Precarious Wiseman.
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À bord du vapeur Great Britain, le 20 août 1831, Tocqueville et son fidèle Beaumont quittent Buffalo en vapeur et naviguent sur le Saint-Laurent jusqu’à Montréal puis Québec où ils accostent le 25 août 1831.
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Ah ça fait rêver ce que vous dites-là, merci les amis.
En parlant d’amis, il y en a un qui m’a dit ce soir que je pourrai aller à New York directement après mon colloque, depuis Toronto. Bus de nuit, ça fait une nuit d’hôtel économisé. Deux nuits si l’on compte le retour à Montréal. Voilà une idée qui fera peut-être son chemin dans mon esprit vaseux pendant le sommeil.
Une bonne nuit à tous.
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pour un sage précaire du voyage il y a ALLO STOP (google);covoiturage entre toronto-new-york-montréal-québec;tu y fait un saut pour t’y inscrire en débarquant à montréal et tu voyageras à peu de frais tout en découvrant tes cousins d’amérique.
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Ah, mes cousins d’Amérique. C’est chouette d’avoir des cousins d’Amérique.
Oui, je ferai peut-être appel à allo stop, c’est une bonne idée. Mais pour les longues distances, je vais plutôt prendre un véhicule public, qui se déplace la nuit, et dans lequel je puisse dormir.
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fais attention quand même…
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Ok François, je fais gaffe. De toute façon, avec tous mes cousins d’Amérique autour de moi, je ne risque rien. Eux et moi, c’est une vraie mafia, si un mec touche à ma soeur, ils lui tombent dessus aussi sec.
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Oui c’est vrai ce que dit François (comme souvent d’ailleurs…).Les autostoppeurs y zont tjs des problémes sur la route. y faut se méfier des mauvaises rencontres en plus.moi je prend tjs le train maintenant, où les transports en commun, mais l’autostop non ça jamais !!
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