Quelle promenade magnifique, à Paris, sur les six heures de l’après-midi.
Je venais d’arriver à mon hôtel, et une jeune chercheuse québécoise m’attendait pour me donner les clés de ma chambre. Dans le vestibule, nous devisions des récits de voyage médiévaux. Cette fille était une médiéviste. Son accent était léger et très distingué, comme souvent les accents québécois.
Je dus rompre cette charmante conversation pour aller prendre un vélo public, rue des Ecoles. Et je descendis jusqu’au boulevard Saint-Michel, remontai la rue Racine pour aller vers la place de l’Odéon. L’air était doux et le soleil baissait tranquillement.
En longeant le Palais du Luxembourg, sur la rue de Vaugirard, j’eus une bouffée d’émotion. « Comment peut-on détester Paris ? » me disais-je. Les gens sont calmes, on peut s’y trimballer à vélo, passer au rouge et se laisser porter. Ce trajet qui m’amenait vers le boulevard Raspail était si symbolique pour moi que je me souviens précisément de tous les détails.
Je posai ma bicyclette sur une borne de la rue d’Assas et me dirigeai à pied vers le cabinet d’avocat P. où l’on m’attendait. J’étais calme et sans appréhension. Une fille au crâne rasé me fit entrer et me conduisit à travers les couloirs vers un bureau, tout au fond du cabinet, où M. travaillait sur des piles de livres.
C’était mon livre qui était là, dans sa couverture rouge coquelicot, avec le dessin de mon frère qui lui donne son peps. Des piles d’exemplaires de mon livre, qu’il me fallait dédicacer aux journalistes avec qui je me sentais des affinités. J’ai demandé comment on faisait. On m’a dit qu’on pouvait par exemple écrire juste avant le titre « Pour Machin Chouette, ce… », et après le titre, écrire quelques phrases bien senties qui donnent envie de s’y arrêter un instant.
J’étais pris au dépourvu. Certains de ces journalistes, je les lis et les écoute depuis vingt-cinq ans. Ce n’est pas quelques mots que je pouvais écrire, mais une longue lettre.
Au retour, en pleine nuit, j’avais bien trop faim pour faire attention à la route. Je suis retourné à ma chambre et me suis envoyé de la bière, de la charcuterie, du pain et des mousses au chocolat. Plus tard dans la nuit, je me suis réveillé car il me fallait travailler ma conférence qui était loin d’être prête.
Journée bien remplie… comme souvent, me semble-t-il.
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Moui… La plupart de mes journées, cependant, sont entièrement remplies par la thèse. Et elles ne s’en trouvent pas plus mal.
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C’est vrai qu’il m’attend
Ce livre coquelicot
Au bord de ma vie __
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Ne te mets pas la pression Curare. J’ai eu l’occasion de le parcourir le mois dernier, à l’occasion d’une invitation à Paris 8 : le nombre de choses à réécrire, en cas de réédition, est vertigineux. Un vrai parcours du combattant pour les puristes de la langue.
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Qu’est ce qu’elle a ma langue *:P
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