Cher Germain,
Je vous réponds avec quelques annees de retard.
Je pense à vous avec d’autant plus de force qu’Hajer et moi nous portons acquéreurs d’un appartement au Vigan, dans les Cévennes, et que pour les travaux à réaliser, je n’ai qu’une inspiration : votre maison dans les Corbières. J’en parle souvent à Hajer et je voudrais tant qu’elle la voie, en particulier le bureau qui est pour moi une sorte d’idéal d’architecture intérieure.
Je lui dis voilà, si on achetait un truc assez grand, je te laisserais décider pour tout mais il y aurait une pièce qui serait de mon unique responsabilité, le bureau. Et je n’ai en tête, quand je dis cela, que votre bureau, avec cette couleur des murs, la méridienne, les lampes. Mon admiration pour cette pièce est de la même nature que celle que j’ai pour le terrain de mon frère dans les Cévennes : un espace entièrement sculpté par les sensations et les inclinations d’une personne unique, dont les dimensions sont adaptées à un homme singulier. Le reflet dans l’espace et le volume d’un corps et de ses mouvements.
Je ne suis pas sûr de pouvoir construire un espace comme cela, aussi accueillant et chaleureux, nous verrons bien.
Sinon, voici pour les nouvelles : nous avons perdu notre travail à Nizwa, alors nous habitons à Mascate, au bord de la mer. Nous travaillons avec d’autres universités en ligne. Je corrige un livre que j’ai écrit sur Oman, terminé cet été, relu par plusieurs personnes et corrigé/toiletté après chaque relecture. Les travaux de recherche en littérature me prennent pas mal de temps : cette année, trois articles seront publiés dans dans trois revues ou livres collectifs qui me réjouissent. Pendant ce temps, Hajer travaille beaucoup car elle a deux emplois. Elle souffre beaucoup d’une maladie que la médecine ne sait pas diagnostiquer. Mais malgré ces désagréments, la vie avec elle reste pour moi un grand bonheur.
Vous me manquez beaucoup Germain. J’espère que vous allez bien et que votre fille se sent mieux. Je suis heureux que votre fils aille bien.
Avec l’aide de Dieu, nous viendrons vous rendre visite quand nous retournerons en France.
Je vous embrasse.
Guillaume