Mes amis irlandais en visite

En l’espace d’un mois, j’ai reçu la visite de mes deux vieux amis irlandais. Tom et Barra.

Tom est venu brièvement chez nous fin octobre car il s’est organisé un tour de France selon sa vieille méthode : ferry, trains et cars. Comme cadeau il m’a apporté une miche de pain qu’il se cuisine chaque semaine. C’était mon souhait car j’ai toujours adoré son pain. Hajer l’a trouvé délicieux aussi.

Tom vient de passer la barre des soixante ans. C’est la première fois qu’il m’avoue son âge. Avant, je ne pouvais que deviner en fonction de ses anecdotes de jeunesse qui se déroulaient dans les années 1980.

Barra est venu mardi dernier et nous avons passé la journée à Montpellier. Lui aussi a suivi sa vieille habitude de voyage, très différente de celle de Tom. Il a pris un billet d’avion de manière impulsive, sans savoir où il dormirait ni ce qu’il ferait en France. Il a sauté dans l’inconnu, comme lorsque nous étions jeunes et que nous nous baladions ensemble en Hongrie, en Chine ou en Suède.

Tom et Barra n’ont pas changé, pas d’un iota. Barra continue d’aller à des concerts, Tom continue de vivre d’expédients. Barra continue de voyager sur des coups de tête. Tom fait toujours preuve d’une organisation maniaque et poétique, tandis que Barra rate ses trains et ses avions. Barra réserve un billet pour Toulouse pour prendre son avion pour Dublin, alors qu’il a réservé son retour depuis Lyon St Exupéry.

J’ai demandé à Barra combien il gagnait en tant que professeur. Plutôt que de me parler d’argent, il m’a montré la grille des salaires des enseignants irlandais. Ils commencent à plus de 3000 euros par mois et terminent leur carrière au-delà de 7000. Ils touchent des primes de plusieurs sortes avec ça. Entre la France et l’Irlande, c’est une différence de traitements qui va du simple au double.

Barra portait un t-shirt flanqué d’un message « Listowell festival ». Il attendait une réaction de ma part mais ma mémoire me jouait des tours. Il s’agissait d’un pub où nous passâmes une soirée avec Tom, en 2011. Il me rappelait la chanson que toute la compagnie avait chantée en choeur : Only our divers run free.

Nous n’avons pris aucune photographie.

5 commentaires sur “Mes amis irlandais en visite

  1. La chanson dont je parle dans ce billet est interprétée deux fois. La première vidéo en ouverture du billet est la plus mélodieuse, car elle est due au grand chanteur irlandais Christie Moore. Ce que je trouve beau dans le petit discours qu’il donne au début, c’est qu’il dit qui a écrit cette chanson en 1969, et qu’il cite deux fois le nom de l’auteur-compositeur. En nos temps de plagiat, où le sage précaire est de plus en plus confronté à des gens sans scrupule qui lui volent des idées sans le citer, cette politesse de Christie Moore m’émeut.
    La deuxième version que je mets en lien à la fin de ce billet est celle du compositeur, dans le pub de Listowell dont je parle aussi. C’est une version moins distinguée mais elle ressemble davantage à un cri de douleur, un cri de libération. C’est une vidéo de 2009, c’est-à-dire l’anniversaire de la chanson, et l’anniversaire d’autres événements traumatiques de l’histoire irlandaise.

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  2. Bonjour Guillaume,
    Au sujet des salaires, manifestement le salaire est décent en Irlande. Toutefois, si le coût de la vie y est aussi extrêmement cher comme à Londres et ses environs, je préfère me contenter de 2000€ en France que gagner 3000€ là-bas:-).

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