La marche de 12 novembre

Dimanche 12 novembre, une marche a été organisée par la présidente de l’assemblée nationale pour soutenir Israël dans sa vengeance terrifiante sur la population palestinienne. Pour faire passer cette pilule amère, Mme Braun-Pivet a dit que ce serait pour dénoncer l’antisémitisme en France.
Sans même regarder les reportages qui ont rendu compte de cet événement, je sais déjà ce qui en sera dit à droite et à gauche car la manipulation est de mise dans le discours médiatique.
Ce qui est inquiétant, dès qu’on s’approche de la terre sainte, c’est la façon dont les journalistes français ne sont plus capables de penser par eux-mêmes. La petite émission d’analyse des médias que je mets en exergue ci-dessus fait un point sur le malaise qui a empêché notre champ journalistique de faire son travail depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre.

Voici les trois étapes de l’enfumage pro-israélien orchestré par la présidente de l’assemblée nationale :

1. En séance, elle déclare son « soutien inconditionnel » à Israël.

2. En Israël, elle fait corps avec l’un des belligérants et déclare que « rien de doit empêcher Israël de se défendre ».

3. De retour en France elle appelle la France entière à défiler en soutien au même belligérant. Ce soutien est explicite dans le texte d’appel publié dans Le Figaro et dans les drapeaux exhibés pendant la marche.

Conclusion : il était préférable de boycotter ce défilé, mais ceux qui ont voulu s’y rendre doivent avoir la paix.

Un autre admirateur talentueux de Jean Rolin

Jean Rolin, photo de Julien Barret, parue sur son site « Autour de Paris »

Quand je suis tombé sur ce « Guide de Paris« , et que j’ai déroulé le chapitre sur l’écrivain Jean Rolin, j’ai eu la sensation étrange de lire quelque chose que j’avais moi-même écrit.

Or, comme je suis retourné sur ce site et que je l’avais oublié entre temps, ma mémoire a joué son rôle dans ma lecture, si bien que je pensais vraiment l’avoir écrit en partie.

C’est en lisant les commentaires que je me suis retrouvé pour de bon : j’avais laissé un commentaire qui montrait ma différence avec ce brillant blogueur que je ne connais pas personnellement. Ce commentaire aussi je l’avais oublié mais je l’ai relu avec plaisir car je souscris toujours aux mêmes idées qu’à l’époque. En revanche j’ai vu que le webmaster du site m’avait répondu avec beaucoup d’urbanité.

Tout ceci est à lire ici : https://autour-de-paris.com/project/jean-rolin-profession-arpenteur

Pourquoi je suis devenu professeur

Arthur Thouroude, neveu sans peur et sans reproche du sage précaire

Je suis professeur parce que je ne sais rien faire de mieux dans la vie. Je sais faire des choses, j’ai exercé d’autres métiers, et j’en exercerai d’autres avant ma retraite, mais c’est professeur que je fais le mieux.

Je suis devenu professeur parce que mes autres emplois ne me convenaient pas vraiment. On me licenciait. Des amis m’encourageaient à devenir profs. Des amis m’ont aidé à postuler. Des amis m’ont conseillé. Mes premiers postes de profs, on me les a apportés sur un plateau, je ne pouvais pas refuser malgré le trac que je ressentais à l’époque.

Je suis resté professeur parce qu’il y a souvent des vacances qui permettent de se reposer. Une ou deux semaines de repos tous les deux ou trois mois, c’est un bon rythme, qui permet de tenir le coup.

Les motivations du sage précaire sont moins nobles que celles de son neveu Arthur. Ci-dessous la vidéo complète qu’il a envoyée chez Brut. Les lecteurs de ce blog s’apercevront bien vite que leur carrière respective ne va pas briller des mêmes feux.

Le top 10 des articles les plus lus de 2019 à 2023

La chose la plus intéressante des statistiques de ce blog est que depuis deux ans, on retrouve les trois mêmes billets en tête des textes les plus lus. Un tiercé toujours dans le même ordre qui ne se dément pas, trois articles de 2021 et 2022.

Vous saurez quels sont les trois articles les plus populaires en allant à la fin de ce billet. En attendant, pour vous faire patienter, je vous laisse prendre connaissance des années 2019-2021.

En 2019, La Précarité du sage arrivait sur sa nouvelle adresse et ne publiait pas beaucoup de contenu car le sage précaire travaillait beaucoup dans son université omanaise. Il cumulait les tâches d’enseignant-chercheur et de vice-doyen de la faculté des arts et des sciences.

En 2020 aussi, le sage précaire publiait peu de billets pour la même raison d’occupation professionnelle, à quoi s’ajoutait une grande opération de harcèlement morale de la part de l’administration.

L’épidémie du COVID 19 ne m’a pas conduit à bloguer beaucoup. Les confinements m’ont plutôt permis d’écrire un livre sur Oman, qui parut en 2021.

Ceci dit, le billet le plus lu en 2020 concerne Sylvain Tesson et date des années 2010. C’était mon premier article critique du voyageur, inspiré par la lecture de son récit sur la Sibérie. C’est à cette époque que je découvrais que quelque chose clochait chez ce médiatique écrivain.

En 2021, j’ai décidé de reprendre l’activité de blogueur. J’avais plus de temps et je me rendais compte que ce blog avait été une belle réalisation dans ma vie d’auteur et de voyageur. La parution de plusieurs livres et de nombreux articles scientifiques et journalistiques m’autorisait à retourner au format blog avec un respect renouvelé.

On peine à déceler une ligne de force dans la liste des billets les plus lus cette année-là, alors que des tendances lourdes vont se dégager à partir de 2022.

Pour 2022, je renvoie à l’article consacré à cette liste, qui interprétait ces chiffres. En revanche il est intéressant de comparer 2022 et 2023 pour souligner les persistances et le retour étonnant d’un trio de tête deux années de suite.

Le billet sur les éditions L’Harmattan toujours largement en tête alors qu’il fut mis en ligne en 2021.

En n°2 et 3, les critiques des livres de voyage de Sonia & Alexandre Poussin, et de Sylvain Tesson. Ces deux billets furent mis en ligne en 2021 et 2022.

À noter : les rares billets datant de l’année en cours, 2023, concernent exclusivement le bac philo de juin dernier. Ils ne sont donc pas destinés à durer.

D’ailleurs je m’en avise en me relisant, aucun de mes billets de blog n’est destiné à durer. Et inversement, tout ce que j’écris est à destination d’un lecteur curieux et précaire des années 2100.

La progression annuelle de ce blog

La Précarité du sage existe depuis 2005 mais il a dû changer d’adresse en 2019 car le journal Le Monde ne voulait plus héberger de blogs. Un changement d’adresse est une catastrophe pour un blog car la plupart des lecteurs suivent leurs habitudes avec des adresses pré-enregistrées. Quand un lecteur ne voit plus apparaître votre blog sur son ordinateur ou son téléphone, il l’ignore et l’oublie aussi sec. La plupart des gens ne cherchent pas à retrouver la trace de votre blog si celui-ci ne profite d’aucune publicité.

Il est donc normal de voir une ascension drastique dans les statistiques depuis 2019. L’année 2023 n’est pas encore terminée mais on voit qu’elle a déjà realisé une augmentation suffisante pour soutenir une croissance à deux chiffres. On pourrait s’arrêter là et reprendre notre activité de blogueur en janvier 2024, avec comme nouvel objectif 18 000 visites et 10 000 visiteurs.

Le mépris au cœur de l’expérience humaine

La vie et l’œuvre de Golda Meir sont remarquables, comme le démontre ce documentaire radiophonique. Mais ce qui est aussi clairement mis en lumière, c’est son indifférence pour la population arabe vivant là, en Palestine. Pour elle, ils n’existent pas plus que des nuisibles.

On retrouve aujourd’hui chez certains Français et Israéliens cette attitude mentale. Les Palestiniens n’existent pas, il n’y a pas de peuple palestinien, leur souffrance est une donnée historique négligeable. Il suffit de regarder les émissions de télévision financées par l’homme d’affaire Bollorée, qui ambitionne d’unifier la droite et l’extrême-droite. Leurs émissions depuis l’attque du Hamas du 7 octobre 2023 sont un excellent révélateur de ce qu’est, aujourd’hui, l’extrême-droite : considérer les chrétiens et les juifs comme des êtres humains en danger, les arabes musulmans comme des sous hommes, des barbares.

En face, les mouvements de défense pour la Palestine ne donnent pas très envie non plus. On voit des mouvements de foule, des cris, des chants de haine contre Israël qui font mal au cœur. Mépris contre mépris.

Crier Allahou akbar dans les rues de Paris et de Londres, très peu pour moi. Amoureux de la culture arabe et amoureux de l’islam, je ne reconnais pas ce que j’aime dans ces manifestations.

Le pire pour moi est de voir ces amis qui mettent en scène leurs enfants, ici en Europe, et les filment en train de crier des paroles de rejet d’Israël. Un pauvre petit récite sa leçon : « aujourd’hui c’est mon anniversaire mais je ne le fêterai pas parce que des enfants meurent à Gaza. » Les enfants, la sagesse précaire ne s’en soucie guère, mais quel type d’adulte cela va-t-il produire ?

L’éternel mépris pour l’autre semble être au cœur du cerveau d’Homo sapiens. Il doit être indispensable à sa faculté extraordinaire pour l’usage de la violence et sa soif de pouvoir. L’homme nous déçoit. Pas seulement les pro-israéliens et les pro-palestiniens, mais l’espèce humaine dans son ensemble.

Vidéo automatique

Je suis allé dans ce musée avec un téléphone portable que l’on m’a prêté pour que je puisse prendre des photos. En bon touriste, je me suis exécuté. J’ai essayé de saisir deux types d’images : des détails qui pouvaient intéresser mon épouse, et des visuels qui pouvaient servir d’illustrations à ce blog.

Je rends le téléphone à son heureux propriétaire et, quelques jours plus tard, voici ce qu’il m’envoie : une vidéo souvenir plutôt bien faite de ma visite culturelle, composée exclusivement des photos que j’avais prises ce jour-là. Une vidéo qui fut faite automatiquement, par un logiciel intégré à sa machine, sans me demander d’autorisation et sans qu’on lui demande rien.

Je ne vais pas faire le mec révolté car la sagesse précaire ne se révolte que lorsque la sagesse précaire est menacée. Au contraire, j’ai ressenti une forme de plaisir en voyant cette initiative prise par l’intelligence artificielle.

En revanche la musique est désastreuse. Comment l’intelligence artificielle a-t-elle pu commettre une erreur aussi élémentaire que cette musique sans rapport avec le contenu des photos ? Il fallait en l’occurrence une petite imitation de morceau baroque, quelque chose de simple et de dinstingué, qu’un enfant du conservatoire aurait pu improviser en deux minutes.

Encore du pain sur la planche, messieurs les ingénieurs de l’IA.

La gêne occasionnée, avec François Bégaudeau

François Bégaudeau est en train de prendre la place du meilleur intellectuel de ma génération. Signe peut-être que ma génération n’a pas trouvé sa place dans le monde, comme je le déplorais déjà en 2009, déjà à propos de Bégaudeau. Les gens nés entre mai 68 et mai 81 se trouvent dans un désert, mais je suis ouvert à toute contre-exemple qui prouverait que notre génération vaut autant que celle des boomers (terme qui désigne, je le rappelle, le groupe des gens nés entre 1942 et 1958.)

Je mesure le grand écart que je viens de faire en annonçant que François Bégaudeau était peut-être le meilleur d’entre nous. Je n’oublie pas l’avoir descendu en flèche des 2008 sur ce blog. Il l’avait mérité.

Bégaudeau est né quelques mois avant moi, d’une classe sociale plus ou moins équivalente à la mienne, et quand il parle j’entends quelqu’un que j’aurais pu rencontrer sur les bancs de la fac ou parmi mes amis du milieu artistique. Si j’avais été nantais, ou lui lyonnais, on serait devenus copains dans les années 1990.

Je n’ai jamais aimé ses romans mais c’est normal : Bégaudeau n’est pas un très bon romancier. Là où il excelle, c’est dans le genre essai. Et là où il devient admirable, c’est dans l’exercice de la critique.

Cependant il ne faut jamais oublier que la qualité première de Bégaudeau est d’être un bon imitateur, en bon agrégé de lettres qu’il est. C’est un bon élève, un bon étudiant, qui sait produire ce que les professeurs attendent de lui. Il s’est tellement imprégné de certains intellectuels que lorsqu’il parle de politique, on entend la voix de Frédéric Lordon, économiste marxiste de l’Ecole Normale Supérieure. Lordon est un véritable gourou pour la gauche radicale et intellectuelle mais beaucoup moins connu que l’écrivain.

En bref, Bégaudeau est un imitateur mais à force, comme tous les bons étudiants, il finit par avoir des moments d’invention et de pensée personnelle. Et, comme je le disais, là où il m’enthousiasme, c’est dans la critique, qui est un genre passionnant, sous estimé mais très divertissant pour l’esprit.

Critique de livres, critique de cinéma, critique d’émission de télévision. On l’écoute bouche bée et on prend des notes. Le podcast de critique qu’il produit avec un jeune anonyme depuis 2018 est un bain de jouvence. J’écoute cela en jardinant, et même si je ne vais plus au cinéma depuis des années, la critique elle-même, sans même voir le film dont il est question, suffit à mon bonheur.

Cliquez pour entendre ce podcast : La gêne occasionnée, sur Soundcloud (et ne me demandez pas ce qu’est « soundcloud »).

Chaque émission est consacré à un film et parfois un livre. Bégaudeau prépare ses idées, il est cadré par un jeune homme sympathique qui lit ses notes, ce qui permet à l’écrivain de se reposer et de fourbir ses armes.

Il y condense toute sa capacité pédagogique, il y convoque sa belle culture de lettré et de cinéphile. Il a bien assimilé son Deleuze sans en faire des tonnes, sans réciter sa leçon. C’est impeccable.

Écoutez par exemple de la minute 20’00 jusqu’à la minute 25’00 de l’épisode 28 Drive my Car, film japonais dont j’ai oublié le nom du réalisateur, et probablement, un film que je ne verrai jamais. Ces cinq minutes m’ont marqué, alors que je passais la serpillère dans la cuisine. Un petit développement un peu scolaire mais brillant sur la justesse des formes, sur Bresson, sur les gestes esthétiques, sur les formes inédites et les avant-gardes. « On ne fera jamais l’économie du constat implacable que la question de l’art est aussi la question du vrai, la question du juste. » Je me suis dit que j’allais utiliser cette séquence dans ma classe de philosophie au lycée. Puis il relie cela au film Drive my Car qui met en scène des acteurs de théâtre, pour expliquer des aspects importants du jeu d’acteur et de l’ambiguïté, la plurivocité du texte de théâtre. Enfin il termine avec « trois figures d’agencement entre texte et corps » dans le film japonais, et cela fabrique un petit système pratique et stimulant.

Quand il analyse des romans, sur ce même podcast, c’est un peu moins brillant j’ai l’impression. Mais cette impression est sans doute due au fait que je m’y connais un peu en littérature, et qu’on ne me la fait pas.

L’intelligence artificielle a écrit ma dissertation de philosophie

La question n’est pas de savoir si les capacités de l’intelligence artificielle sont impressionnantes ou pas, si cette technologie est bonne ou pas. Oui, c’est impressionnant, oui c’est utilisable. Il n’y a pas lieu de rejeter les innovations, puisque de toute manière, nous y viendrons tous. Les gens se sont suffisamment ridiculisés en vaines arguties dédaigneuses sur les téléphones portables, l’internet, les ordinateurs, les blogs, les encyclopédies en ligne et les réseaux sociaux, avant d’y sombrer corps et âme.

Les questions que je me pose sont les suivantes. Dans quelle mesure Chat GPT, le plus récent truc en Intelligence Artificielle, peut écrire une dissertation de philosophie ? Quelles en sont les limites ? Comment un étudiant peut utiliser cette fonctionnalité de manière productive ?

Soit le sujet suivant, que j’ai donné à une classe de terminale : « La technique nous éloigne-t-elle de la nature ? ». Voici ce que propose Chat GPT en introduction : « La question de savoir si la technique nous éloigne de la nature est un sujet de débat depuis des siècles. » Soit, le début n’est pas fou mais on ne va pas râler tout de suite.

La suite pose quelques problèmes :

D’un côté, certains considèrent que la technologie nous permet de mieux comprendre et de mieux apprécier la nature en nous offrant de nouveaux moyens de la découvrir. D’un autre côté, d’autres affirment que la technologie a un impact négatif sur la nature en causant des dommages irréparables à l’environnement.

Chat GPT

En tant que correcteur, je ne suis pas satisfait de lire « certains » et « d’autres ». Dans ce cas, j’écris dans la marge : « Qui ? ». Cette façon d’écrire est paresseuse et surtout ne témoigne pas d’une réflexion originale. La personne qui écrit de cette manière limite son travail à un exposé d’histoire des idées. Ce n’est pas ce qu’on demande en philosophie, et j’avais demandé explicitement à l’intelligence artificielle une dissertation de philosophie.

La suite développe un peu les deux idées proposées en introduction, sans vraiment de réflexion originale. La conclusion se veut équilibrée et synthétique : « Il est donc important de trouver un équilibre entre l’utilisation de la technologie pour protéger la nature et la nécessité de préserver notre lien avec elle. » Cela ne vaudrait pas une bonne appréciation de la part d’un professeur mais cela peut limiter les dégâts pour des élèves qui présentent des difficultés pour s’exprimer à l’écrit.

Quand je demande à Chat GPT de me trouver une référence d’Aristote sur ce sujet, l’intelligence artificielle me sort un premier paragraphe correct puis un paragraphe qui me paraît incorrect :

Aristote encourage une utilisation modérée de la technique, qui respecte les limites naturelles et qui vise à améliorer la qualité de vie de l’homme sans nuire à la nature.

Chat GPT

Ah bon ? Où a-t-il dit cela, le bon Aristote ? Dans la Grèce antique, avait-on conscience que l’homme et la technique polluaient la terre ? Y avait-il seulement cette idée de « nuire à la nature », prise dans ce sens de préoccupation environnementale ?

Le pire vient quand je demande une référence à Descartes : un premier paragraphe correct puis deux paragraphes qui répètent mot pour mot ce qui était généré sur Aristote. Même opération avec Heidegger. Au final, l’application répète la même idée qui se veut équilibrée et suffisante : il convient d’encourager « une utilisation modérée et responsable de la technique, qui respecte les limites naturelles et préserve notre lien avec la nature. »

En conclusion, l’intelligence artificielle est un super jouet, mais est loin de pouvoir travailler à notre place. Son principal problème, à mes yeux, consiste à fondre toutes les pensées dans un ensemble modéré et consensuel. Là où on attend d’un étudiant qu’il comprenne et approfondisse des problématiques, Chat GPT va plutôt le diriger vers une agrégation et une confluence généralisée.

Les extrémistes vous parlent

Sur un site que je ne nommerai pas pour ne pas faire de la publicité à un organe dont je ne suis pas en mesure de juger le degré de dangerosité ou de bêtise, je lis deux prises de paroles également délétères.

Je vous donne la première qui est présentée comme une lettre de menaces suite à une demande de recouvrement de facture :

Je ne paie pas, je me suis convertie à l’islam. La révolution arabe est là on est partout. On va vous faire cracher le sang. On va vous faire pire qu’à Samuel Paty. Vous avez vu ce qu’on a fait au stade de France. Les Kalaches sont prêtes. C’est des rivières de sang qui va couler. Vive Allah. Vive la révolution islamiste. Nous serons les maitres de la France. On va tous vous prendre ce sera pour bientôt, vive Mohamed.

Lettre non signée et non datée.

Le deuxième prise de parole est un commentaire suscité par la lecture de cette lettre de menace. Par souci d’authenticité, je laisse le texte dans l’état où il apparaît sur le site.

d’ abord en finir avec la République laïque, maçonnique , qui ne sait que faire qu’une chose:
la guerre au christianisme;
qui organise la décomposition du pays par le Grand Remplacement , le rejet des mœurs naturelles
pour les remplacer par le culte LGBTQ de Dionysos et de Vénus,
qui importe le djihad au nom des valeurs de la Licra
et nous fait des Bataclans.
Dieu et le Roi !

Cadoudal, 13 août 2022

Il faut faire un effort de l’esprit pour se convaincre qu’il existe des gens pour penser comme cela, pour écrire des choses comme cela et pour rendre publique cette logorrhée. Ces gens ont le droit de vote.