
Depuis plusieurs années, une dynamique martiale s’accélère en Europe : celle du réarmement massif et de la préparation à des conflits de grande ampleur. Je sens la guerre se rapprocher du territoire européen depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron. Des centaines de milliards sont débloqués pour moderniser les armées, renforcer les arsenaux, développer des technologies militaires avancées. Les États investissent dans des drones, des missiles, des blindés. Pourtant, une vérité demeure : la guerre ne se gagne pas uniquement avec la technologie, mais avec des hommes. Et la guerre qui vient – car tout indique qu’elle vient – nécessitera une main-d’œuvre militaire à grande échelle.
Un réarmement à marche forcée
La guerre en Ukraine a servi de révélateur : les conflits modernes ne sont pas uniquement une affaire de supériorité technologique. La Russie, malgré son arsenal, n’a pas réussi à écraser l’Ukraine, mais elle a montré une capacité à mobiliser des centaines de milliers d’hommes. C’est cette masse qui pèse, cette capacité à recruter en permanence. Dans ce contexte, les pays occidentaux ont commencé à repenser leur stratégie.
Mais qui en paiera le prix ?
La jeunesse des banlieues, cible idéale du recrutement militaire
En France, une population semble toute désignée : la jeunesse des quartiers populaires, en particulier les jeunes hommes issus de l’immigration. Pour l’instant, on la stigmatise, on la surveille, on la contrôle. On la tue de temps en temps On la relègue aux marges de la société, entre échecs scolaires, discriminations à l’embauche, violences policières et incarcérations de masse. L’extrême droite la qualifie d’ennemie intérieure, l’accusant de refuser l’“assimilation”, de vivre en dehors des “valeurs de la République”. C’est pratique comme discours pour éviter de pointer la responsabilité de la nation qui refuse d’intégrer ses enfants dans le système économique et culturel.
Mais demain, le discours changera.
Car l’État français sait faire ce qu’il a toujours fait : transformer les laissés-pour-compte en chair à canon. On leur proposera une “seconde chance”, une “voie de rédemption”. Ce sera l’armée ou la misère, l’armée ou la prison. Des régularisations express pour ceux qui accepteront de s’engager. Une réhabilitation pour ceux qui veulent “servir la patrie”. Un effacement du passé judiciaire pour les délinquants prêts à prendre les armes.
Ce n’est pas une idée nouvelle : sous l’Ancien Régime, les armées royales étaient pleines de mercenaires étrangers et de repris de justice. La Légion étrangère a toujours fonctionné sur ce principe : “un engagement, une nouvelle identité”. Lors de la Première Guerre mondiale, des milliers de tirailleurs africains et maghrébins ont été envoyés en première ligne. Aujourd’hui, rien n’empêcherait de répéter ce schéma, sous une autre forme.
Un changement de discours imminent
Dans les années à venir, on assistera à un basculement idéologique : les jeunes des banlieues, aujourd’hui diabolisés, deviendront des “héros de la Nation”. Ceux que l’on traitait hier de racailles seront honorés comme “morts pour la France”. L’extrême droite, si prompte à dénoncer le “grand remplacement”, chantera bientôt les louanges de ces “nouveaux soldats”, envoyés en première ligne pour défendre la république contre ses ennemis.
Ce scénario est en marche. Je le sens approcher.


